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crise systémique - Page 5

  • Lettre à un ami « de gauche »

    Je suis bien aise de vous retrouver en ligne et j'ai apprécié votre dernière chronique. Puis, je me suis dis :"le revoilà parti" dans ses idéologies et sa vision en noir et blanc. Vous devriez vous libérer de vos conditionnements psycho-marxistes (je mets le trait d'union)

    Que vient faire cette sortie sur Dieu et le capitalisme dans votre chronique sur la crise et ses conséquences ???

    Exemple !

     

    "Depuis l'esclavage du peuple Noir jusqu’au Nouvel Ordre mondial, soit de 1900 à l’aube du troisième millénaire, en passant par la guerre au Vietnam, le capitalisme porte à lui seul la responsabilité d'un bilan de quelque 100 millions de morts."

     

    A lui seul...et bien !

     

    Les problèmes sont ailleurs, le capitalisme, comme le reste, ne sont que des conséquences, pas besoin de vous mettre en colère, cela vous fait du mal, et n'empêche pas les capitalistes ou les socialistes, et tout le reste, de sabler le champagne à votre santé. En plus vous attirez des ennemis et  vos livres resteront confidentiels!

    Je crois que vous faites ce que l’on appelle une identification.

    La plupart des gens raisonnent de façon rétrospective, interprètent le présent uniquement en fonction du passé. D’autres esprits, ils sont encore rares, raisonnent de façon plus constructive. Ils interprètent le présent en fonction de ce qu’ils projettent ou prévoient. En quelque sorte ils construisent du futur, ils mettent du temps en conserve.

     

    De tout temps, les Dieux par l’intermédiaire des hommes, leurs ont formulés  des règles impossibles à appliquer. Alors ils se font la guerre, et le sang des hommes et de Gaia coule en abondance.

    De quelles illusions terrifiantes devrons nous encore souffrir avant que nous ne comprenions enfin que les Dieux sont tous issus de notre cerveau, de l’imagerie sanglante qui s’y trouve.

     

    Cela n’enlève rien de la réalité des Dieux, car les hommes ont besoin d’eux. Ils ne peuvent supporter d’être seuls, libres et responsables. Ils fuient devant la réalité, et la réalité, c’est comme pour les Dieux, c’est l’idée que l’on s’en fait. Cette idée, celle d’un ou de plusieurs Dieux créateurs, bouscule toutes les autres, et finalement elle arrange tout le monde. Les fidèles, les prêtres et ceux qui se servent des deux, afin d’asseoir leur gloire, leur pouvoir et leur fortune.

     

    J’aime bien la phrase de Marguerite Yourcenar dans je crois « l’oeuvre au noir » : « Les dieux n’étant plus et le Christ n’étant pas encore, il y eut de Cicéron à Marc Aurèle un moment unique ou l’homme seul a été. »

     

    La question est posée, l’Homme est-il en mesure de cesser d’attendre un Dieu, le Père Noël qui lui ressemble, ou quelqu’un de sa famille pour lui servir de tuteur, lui offrir des cadeaux, lui dire ce qu’il faut faire ou ne pas faire ? Saura t-il enfin faire preuve de maturité et prendre en charge son destin ainsi que celui de la planète avec tout ce qu’elle contient. Bref sera-t-il un jour capable de liberté, c'est-à-dire de se discipliner lui-même, de se réguler, de se contrôler ? Après tout c’est peut être cela que ses Dieux attendent !

    Rien à voir avec le capitalisme ou la religion qui ne sont, tout au plus, que des  "systèmes" comme les autres et qui a mon avis ont fait leur temps !

     

    Amicalement 

     

    Francis NERI 

  • Croissance, démographie et culture.

    Regarder le progrès avec raison et le développement de manière responsable n’est pas suffisant pour l’avenir du monde si nous n’y intégrons pas le développement culturel.

    Les écologistes, mais surtout l’écologie politique, tarissent et vident de sens, les débats d'idées qu’ils ont transformés en conflits idéologiques: ils appellent, par exemple, à la décroissance, quand tous les chômeurs du monde entier en implorent  le retour.

    Nous avons tous compris que la croissance n'est pas un but en soi, mais une fois un problème posé dans sa complexité, il s’agit d’y faire face autrement qu’avec des œillères idéologiques. Bref, une fois le « débat démocratique » achevé, il faut passer aux réponses. 

     

    J’ai récemment entendu Noël Mamaire s’apitoyer sur le sort des habitants du Tiers-monde « exploité par les multinationales et « crevant » de faim » et, dans la foulée, reprocher aux entreprises françaises leur délocalisation. Puis, alors qu’un correspondant lui faisait remarquer que, face à une demande croissante de consommation et une démographie galopante, ce n’était pas le moment de renoncer à la croissance, au nucléaire ni même aux OGM, il soutenait que le monde pouvait sans difficultés nourrir une population de 12 milliards d’habitants pour peu que les « riches » se serrent enfin la ceinture et accueillent les affamés qui viendront compenser leur dénatalité. En passant, il faisait l’éloge du multiculturalisme, de la mixité sociale et  du métissage. Des postures de régulation sociale qui, selon lui, allaient devoir être imposées car le libéralisme moribond ne renoncerait pas sans combattre à ses « privilèges »

    J’avais l’impression d’entendre s’exprimer le « petit père des peuples » avant qu’il ne terrorise l’URSS d’une sanglante main de fer.             

     

    Revenons sur terre ! Pour que les pays  pauvres de la planète sortent de leur sous-développement, il faudrait deux choses : un minimum de croissance et une très stricte régulation des naissances.

    Et pour que les pays riches renoncent au développement quantitatif, au bénéfice du qualitatif,  il faut qu’ils s’isolent  au sein de leurs « bulles temporelles » sécurisées pour se consacrer à une évolution culturelle.

     

    Ces bulles de « temps fractal » existent d’ailleurs déjà. L’écologie n’est finalement rien d’autre que cela. Chaque organisation de la matière, de la cellule à des entités plus complexes, porte en elle la structure locale et la structure d’ensemble.

     

    La vision et la compréhension du monde fractal doivent pouvoir permettre l’émergence d’une nouvelle conscience mondiale. Au sein de ce creuset peuvent se lier, et relier, les pensées Occidentales, Européennes, Orientales, Asiatiques etc. afin d’y conjuguer trois dimensions : la connaissance, la raison et l’émotion.

     

    Le développement séparé est un fait « naturel » mais la « forme » reste la même. Ne  varie que la quantité d’énergie ou l’information disponible au sein des « bulles ». Le même modèle à des échelles différentes, ce qui ne veut pas dire qu’isolés, ces modèles ne soient pas en interactions. Bien au contraire, ils occupent le même espace-temps universel, mais comme les galaxies, ils poursuivent leur expansion au sein de leur bulle temporelle en communiquant et échangeant intensément, d’autant plus qu’ils s’éloignent les uns des autres.

    Selon Joël de Rosnay, les sous systèmes sociaux ont des vitesses d’évolution différentes et des points se rassemblent pour coexister dans une même « tranche de présent ».

    C’est la densité des informations, résultant de multiples interactions,  qui densifie le temps. Les bulles temporelles coexistent à un moment donné, mais présentent des vitesses, des potentiels d’évolution différents. Il se développe en interne des processus d’auto-sélection et d’exclusion compétitive.

     

    Des voies nouvelles sont à explorer comme celle que préconise Joël De Rosnay dans « l’homme symbiotique » qui propose de considérer l’information comme du temps potentiel et se demande si la vitesse perçue de l’écoulement du temps ne serait pas liée à celle de la production d’information.

    A l’exemple de l’auto- organisation de la matière vers des systèmes de plus en plus complexes, l’homme crée un capital temps qu’il utilise au présent et capitalise pour les générations futures.

     

    Il est clair, qu’en Afrique et en Europe, nous ne vivons plus, depuis longtemps, dans le même espace temps, et la fracture temporelle tend à se creuser. A chacun sa bulle, mais comme elles sont en interaction, ce qui n’arrange pas les choses, quoi qu’en disent les « égalitaristes », il devient très compliqué de détruire la pauvreté, de réduire l'analphabétisme, d’aider les « bulles » en crise à développer leur propre complexité, à trouver leur place dans le temps universel.

     

    A l’échelle du monde, nous dit encore Joël de Rosnay, l’isolement des sociétés les plus développées, dans leur bulle temporaire de haute densité pose le problème de l’exclusion. La compétition entre bulles temporelles de densités différentes conduit à l’élimination de celles dont la densité est la plus faible.

     

    Nous avons vu qu’il serait impossible d’éviter que ne se créent des fractures temporelles considérables entre sociétés qui s’éloignent ainsi les unes des autres et qui se développent dans des « univers » si différenciés.

    Il faut donc l’accepter, et que les uns et les autres se fixent des objectifs différents et si possible complémentaires.

     

    Nous sommes devant un problème, celui de la représentation, de l’interprétation du phénomène provoqué par les divergences temporelles des rythmes d’évolution qui provoquent : exclusion, compétition, violence.

    Mais comprendre le phénomène, c’est déjà apporter une réponse à la crise écosystémique mondiale.

    Les « peuples premiers », et ceux liés à des bulles temporelles de moindre densité, n’ont apparemment pas beaucoup de chance, certaines espèces, animales et végétales, non plus.

    Ils trouvent des contraintes fortes dans le climat, la démographie et l’exclusion compétitive qui est liée aux processus d’énergie, d’information, d’alimentation, de finance, d’éducation, de connaissance, de socialisation et enfin de culture.

     

    Un des problèmes fondamentaux de notre époque est cette disjonction formidable entre science, éthique et politique disait Edgar Morin. C’est ce qui doit changer.

     

    Au sein des bulles temporelles les plus « avancées », c’est la « reliance » qui va devenir le mot clé du développement culturel des hommes, avec celui « d’écosystème » et de « complexité »    

    Développer ne signifie pas nécessairement suivre la voie que les Occidentaux ont tracé. Le fait culturel du XXIe siècle  consistera à trouver rapidement les moyens de changer de cap avec l’aide de tous, mais chacun à sa place.

    S’il y a développement, il sera avant tout culturel. Les nouvelles valeurs occidentales engloberont les valeurs judéo-chrétiennes et recevront les apports d’autres cultures en émergences une fois apaisées.

    Cette évolution culturelle devra apprendre à s’approprier les idées et comportements d’autrui et dire pour quelle finalité telles idées et tels comportements peuvent être transmis et pas d’autres, si l’on veut orienter l’évolution humaine vers plus de responsabilité envers l’individu, le groupe et l’espèce humaine dans son environnement écologique.

     

    Les comportements, bien plus que les gènes président désormais à la destinée humaine. Nous disposons, par conséquent, de la capacité d’inférer directement sur notre avenir en provisionnant du temps fractal.

    L’évolution biotechnologique ne sera rapide qu’à l’échelle de quelques individus, la sélection naturelle n’opérant pratiquement plus. Ce sera largement suffisant pour « fabriquer » l’élite de demain en combinant évolution culturelle et biotechnologique et en utilisant le levier émotionnel.

     

    Finalement et pour conclure, je dirai que la question est de savoir s’il sera possible d’ordonnancer le développement des « bulles temporelles ».

    Le « grand secret » c’est la maîtrise des trois domaines qui composent ces bulles : l’énergie, l’information et le temps. Pour cela, il nous faut conjuguer, mixer, la connaissance, la raison, l’émotion en utilisant les trois formes de la communication : organisationnelle, pédagogique, thérapeutique.

     

    Le monde de l’avenir sera culturel ou ne sera pas, qu’on se le dise !         

     

    Francis NERI

     

    13 06 09

  • Altruisme

    Au mois d’octobre de cette année exceptionnelle, j’avais décidé d’aller « cultiver mon jardin » en postant ce que je considérai comme une dernière note : le quart de l’humanité.

    C’était sans compter sur quelques uns d’entre vous qui, par leurs questions pertinentes me poussent à aller plus loin.

    Un ami me dit : « Nous avons la même démarche. Reste à savoir si l’individualisme ne nous empêchera pas d’unir nos efforts.

    Et il rajoute :

    La balle est dans votre camp ! »

    Je vais donc répondre sur l’individualisme et vous invite à participer au « reste »

    Bonnes Fêtes à tous !

    L’individualisme exacerbé est une déficience due à une socialisation mal conduite. L’erreur fondamentale a été de considérer que l’Homme était en mesure d’adhérer, volontairement, aux principes sociaux qui démontrent que « le tout est plus grand que la somme des parties »  (Bertalanfy : principe n°1 de la « Systémique »). Ou si vous préférez que le « sujet », cher aux psychanalystes, pouvait volontairement faire taire sa « subjectivité », s’effacer devant l’intérêt de son groupe, admettre que son groupe devait s’effacer devant l’intérêt de sa nation et que sa nation devait s’effacer devant l’intérêt de l’espèce humaine.   

    Cette notion porte une autre appellation : l’altruisme. Nous pouvons donc dire que nous souffrons d’un déficit d’altruisme.

    L’égoïsme qui procède actuellement des rapports sociaux : rupture du lien social, en particulier intergénérationnel, multiculturel, négation et destruction des valeurs qui depuis 2000 ans ...au moins, structurent notre civilisation occidentale, ne laissent que peu d’espoirs à une évolution en douceur telle que vous la préconisez.

    En effet, l’autorité nécessaire pour obtenir un changement structurel profond, et non pas superficiel, dépend de trois facteurs : l’énergie, la compétence et le statut.    

    Nous pouvons aussi considérer que « l’histoire a peu ou pas de sens et qu’une poignée d’hommes, pourvu qu’ils le veuillent, peut la déterminer » (Poniatowski)

    Si le « chef » d’un groupe restreint ne possède que l’énergie, nous voyons ce que cela donne en Afrique. L’énergie plus le statut, pensez à Hitler, Staline etc.

    Vous pouvez, si vous êtes un peu mathématicien, situer votre organisation en examinant chaque facteur isolément, puis en les combinant. Avec un peu d’objectivité vous parviendrez à vous situer.

    Pour ce qui concerne notre groupe, nous pensons avoir une certaine « compétence sociale » concrétisée dans un projet qui espère pouvoir s’appuyer sur une « constitution internationale » Nous ne manquons pas d’énergie et, enfin nous pensons que la crise écosystémique qui se déroule sous nos yeux, est une chance nouvelle pour le « changement ».

    Mais ce changement va être brutal et nous ne sommes qu’au début de la crise. Personne ne sait « comment » nous en sortirons, dans quel état et quelles seront nos chances de survie en tant qu’individu, groupe ou espèce.

    L’enjeu est considérable, aussi nous tentons d’éclairer, de persuader et de convaincre de nous rassembler sur un « projet à élaborer ensemble » non pas pour « faire un peu plus de la même chose », mais pour un changement profond de nos attitudes et de nos comportements.

    Nous avons longtemps pensé que nous pouvions y parvenir par l’éducation et la socialisation et éviter ainsi la violence de la répression qui pourrait s’exercer sur les soubresauts ethniques, identitaires, communautaristes, politiques, cultuels, financiers, économiques etc. Nous n’avons pas fait école et, les institutions, les pouvoirs publics, ceux de droite comme de gauche, nous ont superbement ignorés c’est le moins que l’on puisse dire, sinon traité de fascistes. Aussi,  la barbarie est à nos portes, sinon déjà bien installée dans la cité et dans nos esprits.

    L’Etat, considérablement affaibli, tôt ou tard, réduira les libertés individuelles et fera usage de la répression, car ceux qui nous ont conduits dans cette impasse, ne voudront pas perdre une miette de leurs privilèges ou simplement de leurs avantages sociaux.

    Les grandes masses des pays du sud, en particulier musulmanes, conduites par des leaders inconscients, fanatiques, viendront se fracasser sur les murs de nos citadelles et, croyez moi, si nous sortons vivants de cet affrontement, nous aurons beaucoup de chance.

    Ce que vous proposez, si j’ai bien compris, c’est de nous unir pour « infiltrer » les institutions et faire acte « d’influence », faire « bouger les choses » de l’intérieur et par l’autorégulation des comportements sociaux. Je crains que ce ne soit pas suffisant. Pour notre part, nous pensons à un changement beaucoup plus radical. Les constitutions qui nous gèrent sont obsolètes et c’est à un mouvement profond, en particulier à partir de la sphère économique et environnementale, auquel il faudrait procéder.

    Pour cela il serait nécessaire de se rassembler, se rencontrer, élaborer un projet et surtout, le mettre en œuvre, car si les idées ne manquent pas, je constate, hélas, que peu de groupes sont en mesure de les réaliser.

    La balle est dans notre camp.